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Dom Juan
- CISSAC-MEDOC
- 11-05-2012
- 21:00
- 12 euros / 10 euros adh / 6 euros -18 ans
Dom Juan est probablement la pièce la plus noire de Molière (mais aussi de tout le répertoire classique), et on attendait avec une certaine curiosité ce que pouvait en faire le Théâtre Job qui passe pour une compagnie dont l'humour est la caractéristique dominante.
Avouons-le en toute simplicité, le Théâtre Job restitue avec une violence inouïe toute la férocité de l'oeuvre de Molière.
Son Dom Juan ne déroge en rien à ce qui fait l'intérêt de cette pièce hors norme.
La religion, mais aussi tous les pouvoirs (qu'ils soient familiaux, sociaux ou politiques) y sont violemment attaqués, et son héros, redoutable par son art de la rhétorique, s'y montre d'une amoralité qui n'a d'égale que son nihilisme. Sa "croyance" («je crois que deux et deux sont quatre, et que quatre et quatre sont huit») s'est dissoute dans l'hypocrisie ambiante de la société dans laquelle il vit, et ses conquêtes féminines le poussent à considérer la mort comme l'ultime épouse à conquérir. L'oeuvre de Molière ne laisse aucune échappatoire.
Ce monde d'hypocrisie dans lequel évolue Dom Juan ne peut se combattre que par le mal lui même.
Quant à son valet, Sganarelle, il est veule, lâche et tout aussi intéressé que son maître.
Pour avoir vu de nombreux Dom Juan, je pense que celui du Théâtre Job est le plus "noir" qu'on puisse trouver,
le plus cynique, le plus "pessimiste", mais aussi le plus coloré, le plus drôle et le plus ingénieux.
Car la mise en scène regorge de trouvailles magistrales (Ha ! ce voyage, pour le moins incroyable, des deux personnages en side car !), et d'images pour le moins surprenantes et hautement drolatiques ! S'il est indéniable que le Théâtre Job a magistralement servi Molière, il a gardé sa propre originalité et n'a rien perdu de sa fantaisie.
Pour son 40e anniversaire, le Théâtre Job avait surpris en choisissant de créer Dom Juan. Et, effectivement, la surprise est de taille, mais c'est une sacrée bonne surprise !
Alain Corgal / Théâtrales
Pour son 40e anniversaire, le Théâtre Job créait Dom Juan de Molière.
Et là aussi, ce ne fut que du bonheur, car si la pièce est profondément défaitiste quant à sa façon de voir notre monde (la pièce est en ce sens d'une actualité confondante / l'auteur y dénonce la religiosité, mais aussi l'hypocrisie de tous ceux qui nous gouvernent), elle n'a rien de pesante.
Le Théâtre Job a su la traiter avec une ironie et un humour (parfois très noir) qui en démystifient la noirceur.
Chaque acte (le préambule est une sacrée trouvaille : on y voit Dieu y créer l'homme et son valet) bénéficie d'un traitement particulier : on rit à certains, on s'émeut à d'autres, et on est époustouflé par l'invention du dernier où Dom Juan, tel un prédicateur, s'adresse au public et affronte ses démons.
Le Théâtre Job, sans trahir en quoi que ce soit Molière nous donne certes sa propre vision de Dom Juan (quasiment suicidaire, jouant sa vie plus que la vivant vraiment) mais en la distanciant avec finesse.
Autre trouvaille scénique : si les femmes, dans Dom Juan, sont soit naïves, soit trompées, soit humiliées, le Théâtre Job leur restitue toute leur importance (elles "dansent" et virevoltent... devant nos yeux esbaudis... et redonnent un peu d'espoir à un monde qui se délite).
Encore un mot sur les comédiens : ils sont tous excellents !
Qu'on se le dise, courez voir ce Dom Juan !
Lieu
Rue du Landat - 33250 CISSAC-MEDOC
Catégorie : Théâtre